Claire Genestier Blog Actu-Juridique Divorce et domicile conjugal : Location ou propriété

Divorce et domicile conjugal : Location ou propriété

Divorce : Gérer efficacement le domicile conjugal 

Lorsqu’on traverse l’épreuve du divorce, la question du logement représente souvent l’un des principaux sujets de préoccupation. Qu’il s’agisse d’un appartement en location ou d’une maison achetée en commun, les règles de gestion de ce domicile conjugal méritent une attention particulière afin d’assurer que les deux parties trouvent une issue équitable et respectueuse de leurs droits. 

Dans un premier temps, si le couple est locataire, il convient de tenir compte du contrat de bail signé initialement. Les époux sont généralement cotitulaires du bail, ce qui implique une responsabilité conjointe jusqu’à la fin de l’engagement locatif. En cas de divorce contentieux, il est crucial de décider qui continuera à occuper le logement et sous quelles conditions. Cette décision peut être prise d’un commun accord entre les époux ou, à défaut, être tranchée par le juge. En attendant que le divorce soit prononcé, le Juge aux Affaires Familiales attribue la jouissance du domicile conjugal qui est une mesure d’attribution temporaire du logement, le temps que la situation se stabilise. 

D’autre part, concernant le domicile conjugal en propriété, les enjeux sont encore plus complexes. La séparation implique de déterminer ce qu’il adviendra de la maison ou de l’appartement acheté ensemble. Sera-t-il vendu ? Un des époux pourra-t-il racheter la part de l’autre ? Ou bien, le bien reste-t-il en indivision pendant un temps déterminé ? Ces questions doivent se régler dans un cadre juridique précis et en considération des implications financières, particulièrement le remboursement des crédits immobiliers en cours. Là encore, l’intervention d’un juge peut s’avérer nécessaire en cas de désaccord entre les parties. 

La Gestion du Domicile Conjugal en Location pendant un Divorce Contentieux 

Lorsqu’un couple en instance de divorce vit en location, la première étape consiste à examiner le bail. Il est fréquent que les deux partenaires soient cosignataires, ce qui signifie qu’ils sont co-responsables des obligations locatives, telles que le règlement du loyer et l’entretien du domicile. Cette cosignature maintient les deux parties liées, non seulement vis-à-vis du bailleur mais aussi entre elles, générant une nécessité de communication, et, dans un contexte conflictuel, cela peut s’avérer complexe. A noter également que même si un seul des époux a signé seul le bail de location, les deux époux sont solidaires du remboursement du loyer.  

En cas de divorce contentieux, il est souvent difficile de parvenir à un accord sur la personne qui restera dans le logement. Dans ce contexte, il est possible de solliciter une ordonnance sur mesures provisoires qui permettra à l’un des époux d’obtenir l’attribution exclusive du logement. Cependant, cette mesure n’est que temporaire et l’attribution définitive du bail ou la résiliation de celui-ci devra être décidée. 

Il est important de souligner que le conjoint qui quitte le logement n’est pas pour autant dégagé de ses obligations. Il reste redevable du loyer et des charges jusqu’à la modification du bail, lorsque le jugement de divorce sera transcrit. Le droit à l’attribution du logement ne dépend pas uniquement de la volonté des parties ; les intérêts des enfants en commun et la situation financière des époux peuvent influencer le jugement du tribunal. 

L’époux n’ayant pas la jouissance du domicile en location peut envoyer sa dédite au bailleur. Cette dernière ne pourra néanmoins être effective que lorsque le divorce sera définitif et inscrit en marge des actes d’état civils.  

Par ailleurs, si le couple parvient à un accord, il est conseillé de formaliser cet arrangement par écrit et de le notifier au bailleur afin de clarifier la situation et de s’assurer que les modalités du bail sont respectées.

Le Destin du Domicile Conjugal en Propriété lors d’un Divorce Contentieux 

Aborder la question d’un bien immobilier en propriété pendant un divorce contentieux s’avère plus complexe étant donné que cela engage des décisions de long terme influencées par un ensemble de paramètres émotionnels, légaux et financiers. Premièrement, il faut déterminer le statut de la propriété : est-elle détenue en commun, en indivision, est-elle propre à l’un des époux ? Chaque situation requiert une approche distincte pour régler la question de la maison ou de l’appartement acheté en commun. 

Dans les cas où la vente du bien n’est pas immédiatement envisagée, il est possible qu’un des époux souhaite rester et racheter la part de l’autre. Cette étape implique une évaluation précise de la valeur du bien et des capacités financières de l’époux acquéreur. La transaction doit être juste pour les deux parties, et souvent elle requiert des négociations soigneuses. 

Si la vente est la solution choisie, il est crucial de s’entendre sur les modalités : qui s’occupera de la vente, comment le prix sera-t-il fixé, comment les fonds sont-ils partagés ? Comment seront calculées les récompenses en cas d’apports différents ? Ces questions peuvent être sources de conflit, d’où l’intérêt du conseil d’un avocat. Il faut noter que la présence d’un crédit immobilier en cours complexifie également les démarches car les deux conjoints restent débiteurs jusqu’au remboursement intégral du prêt, et cela doit s’intégrer dans les accords de séparation. Il convient donc de procéder soit à un rachat du prêt, soit à une désolidarisation de celui-ci. 

Pour les couples ayant des enfants, la décision concernant le logement peut aussi prendre en compte le bien-être de ces derniers, cherchant à minimiser l’impact de la séparation. Des mesures spécifiques peuvent être prises pour permettre aux enfants de continuer à vivre dans le domicile familial, offrant ainsi une stabilité essentielle durant cette période de transition. 

Lors de l’ordonnance sur mesures provisoires, le juge peut attribuer à l’un des époux la jouissance du domicile conjugal. Des éléments entrent dans en considération dans ce choix : les revenus de chacun ainsi que la garde des enfants. 

Lors de la deuxième phase du divorce les deux époux peuvent solliciter une attribution préférentielle du domicile conjugal. 

Attention, dans le cadre de l’achat sous couvert d’une SCI, le Juge ne pourra trancher la jouissance du bien que si un bail de location est signé avec la SCI. Dans ce cas-là, les modalités prévues en cas de location s’appliqueront. 

De nouveau, naviguer dans les méandres de la loi et prendre des décisions éclairées en période de divorce est loin d’être simple. L’assistance d’un professionnel du droit offre non seulement un soutien juridique mais permet également d’avancer dans le processus de manière structurée, en envisageant toutes les options possibles pour parvenir à une solution qui respecte les droits et les intérêts de chaque partie. 

Conclusion et Recommandations pour la Gestion du Domicile Conjugal en Période de Divorce Contentieux 

La période de divorce contentieux est empreinte de défis et d’incertitudes, notamment en ce qui concerne la jouissance, la gestion et le devenir du domicile conjugal. Que les époux soient locataires ou propriétaires, le processus de séparation exige de prendre des décisions pratiques et équitables pour les deux parties tout en prenant en compte les implications légales et financières.  

Pour les locataires, l’importance de gérer correctement le bail et de protéger les droits de chaque conjoint ne saurait être sous-estimée. L’implication d’un avocat peut s’avérer précieuse pour naviguer à travers les méandres de la loi et parvenir à des solutions mutuellement avantageuses. Quant aux propriétaires, l’évaluation du bien, le partage ou la vente de celui-ci doivent être abordés avec clarté et justesse afin que le partage des actifs se fasse en préservant l’intérêt des deux époux ainsi que leurs droits et, le cas échéant, dans celui des enfants. 

Enfin, il est obligatoire aux personnes en instance de divorce d’obtenir une représentation légale. Un avocat spécialisé dans le domaine du divorce saura non seulement conseiller sur les meilleures démarches à suivre mais également représenter et défendre efficacement les droits de son client devant la justice. Il jouera un rôle déterminant dans la négociation d’accords et dans la recherche de solutions adaptées aux besoins spécifiques de la situation. 

En somme, bien que le divorce puisse sembler être un parcours semé d’embûches, il y a toujours des voies de passage pour mener à une issue positive. La clé réside dans le fait de s’informer, de planifier et d’agir judicieusement avec le soutien de professionnels compétents. 

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